Il y avait dans ces labyrinthes des terrains accidentés, des escaliers sinueux, des échelles de corde (l’une d’entre elles, je me souviens d’en avoir été enchanté en la découvrant à l’époque, menait à un dirigeable qui se poserait bientôt sur une plate-forme prévue à cet effet, de l’autre côté de la page) ; et aussi des murs infranchissables, des montagnes entourées de lacis précaires qui en épousaient les parois (et que l’on escaladait avec soin, car les culs-de-sac y pullulaient) ; des ponts suspendus, des portes, des trappes ; et puis d’interminables toboggans (qui souvent en cours de route se divisaient en deux ou trois nouveaux toboggans concurrents, chacun menant, qui à une impasse, qui à une boucle nous ramenant sur nos pas, qui, parce qu’il le faut bien, à l’air libre). Un système de flèches indiquait aussi parfois la direction à suivre et devait être respecté impérativement ; notre hypothétique aventurier des labyrinthes ne pouvait l’enfreindre sans être accusé de tricherie.
— David Turgeon, La raison vient à Carolus