Une autre des conséquences de la théorie, et une des plus spectaculaires, concerne le début de l’Univers. Nous savons reconstituer l’histoire de l’Univers encore plus en amont.
Ce que nous trouvons, c’est que, lorsque l’univers est extrêmement comprimé, la théorie quantique engendre une force répulsive, avec pour résultat que le Big Bang, la « grande explosion » initiale, pourrait avoir été en réalité un Big Bounce, un « grand rebond » : notre monde pourrait être né d’un univers précédent qui était en train de se contracter sous son propre poids, jusqu’à s’effondrer dans un espace très petit, avant de « rebondir » et de recommencer à se dilater, pour devenir l’univers en expansion que nous observons autour de nous. Le moment du rebond, lorsque l’univers a la taille d’une coquille de noix, est le royaume de la gravité quantique : espace et temps ont disparu, et le monde s’est dissous en un nuage probabiliste que les équations parviennent toutefois à décrire. […]
Notre univers a pu naître du rebond d’une phase précédente, en passant par une phase intermédiaire sans espace et sans temps.
— Carlo Rovelli, Sept Brèves Leçons de physique (trad. Patrick Vighetti)