Ce qui s’étend sous la surface est en fait le reflet exact de ce qui se trouve au-dessus. Sous cette construction pyramidale existent de nombreux étages toujours plus profonds, comprenant d’immenses espaces, aussi diversifiés que ceux que nous avons au-dessus de nos têtes. Il y a des théâtres, des cinémas, des salles, des entrepôts et des caves inusitées, des ascenseurs, des escaliers, tout cela réuni par un réseau de couloirs et de traverses. Ce labyrinthe est relié aux souterrains des bâtiments et des palais qui forment les autres côtés de la rue et même de ceux qui se trouvent de l’autre côté de la Grande Place. La construction du métro avec ses tunnels n’a fait que parachever le chaos. Je donnerais ma tête à couper qu’il n’existe pas aujourd’hui d’homme capable de s’orienter dans les sous-sols. Des corridors serpentent sur des kilomètres et des kilomètres et personne ne connaît leur direction et leurs issues.
— Karel Pecka, Passage (trad. Barbora Faure)