kimono de fleurs blanches de fleurs roses la nuit porte des oranges dans tes mains je voudrais que nous mourrions comme le jour puisque jamais nous ne pourrons retrouver ce petit cab qui nous menait au fond de la mer bouche de truite rouge repaire parfumé dans les coraux et les éponges qui nous examinaient avec leur regard nombreux tu les chassais avec cette moue de framboise écrasée le vent qui passait courant de cuivre et de parfums nous avions fait pousser un géranium dans la coupe d’une moule assassinée dans tes oreilles des papillons coloraient nos musiques inventées par les lèvres du mirage englouti d’une ville un grand fauteuil baroque s’en venait à la dérive de grand’mère à lunettes ovales et cette étoile de frisson qui montait sur ta jambe gauche le long du mollet sur le genou dans le creux de la cuisse mais soudain comme toute la mer a disparu et le sel des cheveux et le jour qui va paraître et qui est plus vide que le reste du monde
— Paul-Marie Lapointe, le Vierge incendié