On parle beaucoup de la liberté du téléphone mobile, mais la seule liberté digne de ce nom est celle de ne pas en avoir.
— Gyrdir Elíasson, la Fenêtre au sud (trad. Catherine Eyjólfsson)
On parle beaucoup de la liberté du téléphone mobile, mais la seule liberté digne de ce nom est celle de ne pas en avoir.
— Gyrdir Elíasson, la Fenêtre au sud (trad. Catherine Eyjólfsson)
Depuis que j’ai déménagé ici, personne n’est venu me voir ; je ne connais d’ailleurs presque plus personne. Il en va de moi comme de la plupart de ceux qui se consacrent à ce qu’on appelle l’art : on perd ses amis quelque part en route et on se perd soi-même, tout en croyant dur comme fer que l’art suffit à compenser l’absence de relations humaines. La création de chaque œuvre d’art est ainsi chèrement payée, dans la monnaie la plus précieuse de toutes, celle de la proximité humaine. C’est pourquoi les artistes sont généralement pauvres. Ils ont fourni tout ce qui pouvait les rapprocher des autres, mais en recourant au mauvais moyen, à l’art, qui ne fait que les repousser dans le coin de la société. C’est peut-être la raison pour laquelle j’ai du mal à aiguiser ma volonté de créer ; j’ai l’impression que l’art m’a mis sur la touche, en décalage par rapport à tout. Au début, je voulais seulement me rapprocher des autres grâce à mes tableaux et je croyais que c’était chose faite. Mais j’avais tort et je ne l’ai pas oublié.
— Gyrðir Elíasson, Au bord de la Sandá (trad. Catherine Eyjólfsson)