Comme, en plus, le travail de bureau ne produit souvent rien de concret, les critères utilisés pour l’évaluer sont ambigus. La contribution de chacun au bilan de l’entreprise étant difficile à calculer, l’environnement de travail se transforme « en arène d’évaluation morale » basée sur des notions de « développement personnel ». Le directeur « n’est plus un patron, mais un mélange de thérapeute et de gourou », la responsabilité individuelle est diluée et « la carrière d’un individu dépend entièrement de ses relations personnelles ». Être compétent, dans ce contexte, ne veut plus rien dire. Dans cet univers du « despotisme » entrepreneurial doux, la flexibilité et l’adhésion à la culture de l’entreprise (une notion la plupart du temps vague et creuse) font foi de tout, c’est-à-dire de rien qui contribue au bonheur.