Je pense, pour ma part, que la rencontre avec Braque et l’occasion de voir quelques-unes des grandes dernières toiles du peintre ôtèrent ses dernières certitudes à un individu de l’avis unanime très fragile, aussi charmant et agréable qu’il ait paru. L’exemple d’un véritable grand artiste au sommet de son génie aura eu — et peut-être devrait avoir — un effet décourageant sur un talent moindre, encore à la recherche de sa voie. La différence, dans le cas de Nat Tate, c’est qu’il n’éprouva pas tant de l’admiration, de la révérence ou un sentiment naturel d’insuffisance, que de la honte. Et la honte était un sentiment avec lequel il lui était impossible de vivre.
— William Boyd, Nat Tate