J’étais rarement seul avec mon père, qui consacrait tout son temps au travail, ou à l’angoisse de ne pas en avoir. (p. 32, « Roman Berman, masseur »)
J’étais un habitué des sous-sols. La banlieue n’offrant rien, je menais une vie souterraine. (p. 91, « Natasha »)
Son déménagement n’avait en rien amélioré sa situation sociale. Chaque fois qu’il avait l’occasion de sortir de chez lui, il trouvait toujours dix raisons pour ne pas bouger. (p. 148, « Minyan »)
J’aidai Herschel à déplacer une chaise de la cuisine. Il tint la chaise tandis que je dévissais l’ampoule et la changeais. Tu imagines, trois semaines qu’on n’a pas de lumière, dit Herschel. Si tu peux faire une chose, ça ne prend qu’un instant, mais si tu ne peux pas, ça reste comme ça pour toujours. (p. 151, « Minyan »)
— David Bezmozgis, Natasha et autres histoires (trad. Philippe Aronson)