La critique actuelle a renoncé à apprécier les qualités et les défauts d’une œuvre en fonction d’horizons de significations partagés. Ses choix ne tiennent plus qu’à des préférences, des inclinations et autres coups de cœur. Ce faisant, elle refuse de reconnaître à la littérature un rôle valable dans l’espace civique ; elle la confine à la sphère de l’individu privé, où tout devient simplement affaire de goût.
Et comme, ainsi que chacun sait, les goûts ne se discutent pas, eh bien, il en va, hélas ! de même pour la littérature : on n’en discute plus guère. Les plus belles pensées demeurent muettes.
— Mathieu Bélisle, « Pourquoi la critique littéraire se porte mal », l’Inconvénient, numéro 42 (août 2010).