Et les jours passaient, ainsi que les nuits, sans désir, sans ennui.

Cette étrange absence de désirs était pour l’insulaire un sujet d’étonnement. Il ne désirait rien. Son âme était enfin apaisée et son esprit pareil à une grotte sous-marine faiblement éclairée, où d’étranges plantes aquatiques se déploient et recouvrent la surface de l’eau en oscillant à peine, et où un poisson silencieux entre en se faufilant comme une ombre et ressort aussitôt. Tout était calme, léger, silencieux et cependant aussi vivant que les algues enracinées au fond de l’eau.

— David Herbert Lawrence, l’Homme qui aimait les îles (trad. Catherine Delavallade)