Il s’agit de récits denses, pas forcément brefs, irréprochables sur le plan de l’écriture, qui se situent dans les univers propres à Tarassiev, toujours sombres et déchirés, traversés d’images et d’hallucinations extraordinaires. Les intrigues ne se recoupent pas, les acteurs sont très nettement distincts, mais le nom des acteurs n’est plus mémorisable dès que l’on se met à lire d’affilée plusieurs histoires. Les noms des héros sont si proches qu’ils se confondent : Wolff, bien sûr, qui vient nommer quatre fois de suite un personnage central, mais aussi Woolf, Wolfo, Wulf, Walef, Woluf, Wollof, Wulw, Hollph, Hulluff, Wulluff, Wloffo, Wlaff, Walfo, Wolwö, Folf, Flöff, Wulwö, Wulwo, et Wolup.

— Antoine Volodine, « La stratégie du silence dans l’œuvre de Bogdan Tarassiev », Écrivains