Il y avait des gens de tous âges mais surtout des vieilles personnes que deux idées contradictoires avaient attirées : d’une part, elles avaient la désagréable impression que leur propre mort n’était pas bien loin et, hélas, se rapprochait et, de l’autre, une joie très nette qui l’emportait sur ces tristes considérations : ce Pierre était mort et eux étaient bien vivants. Ils se rendaient en général aux obsèques pour constater de manière irréfutable leur propre immortalité, fût-elle temporaire.

— Gaïto Gazdanov, Dernier Voyage (trad. Anne Flipo Masurel)