Ce qui se passa par la suite – était-ce un rêve ? – se raconte à peine. Parce que cela échappe à notre expérience, on dira que c’est impossible et que la vie sépare les êtres, qu’elle est trop sérieuse pour tant d’allégresse ou trop tragique, parce qu’on meurt finalement et que tout est perdu de toute façon. Mais les incrédules oublient de vivre, et, pendant ce temps, quelque chose qui n’est pas le néant et qui est plus que la mort peut advenir. Quand cela advient, il y a comme une détente dans l’être, une éclaircie, quelque chose qui éclôt qui attendait au bord de l’être d’être enfin.

— Simon Nadeau, le Monastère buissonnier