Les artistes ne découvrent rien de nouveau, ils apprennent seulement à comprendre de mieux en mieux le secret qui leur a été confié au début, et leur création est une exégèse continuelle, un commentaire de cet unique verset imposé. D’ailleurs, l’art n’éclaircit pas jusqu’au bout ce secret. Ce nœud de l’âme n’est pas un faux nœud qui se défait lorsqu’on en tire un bout. Au contraire, il se resserre. Nous le tripotons, nous suivons le fil à la recherche de son extrémité, et l’art naît de ces manipulations.

– Bruno Schulz, « Lettre à S. I. Witkiewicz » (trad. Thérèse Douchy)