Il y avait quelqu’un derrière la porte, il y avait maintenant quelqu’un dans le couloir de l’hôtel derrière la porte de ma chambre. La porte n’était pas fermée à clé, je savais très bien qu’elle n’était pas fermée à clé car je n’avais pas pris soin de la verrouiller en rentrant, et je me tenais là debout dans la chambre à regarder cette porte immobile qui n’allait plus tarder à s’ouvrir. On frappa de nouveau, et je ne bougeais pas. J’entendis alors un bruit de clef dans la serrure. Mais pourquoi cette clef tournait-elle, pourquoi cette clef tournait-elle puisque la porte n’était pas verrouillée ? Quelqu’un voulait-il m’enfermer ? Quelqu’un voulait-il m’enfermer dans l’hôtel pour m’empêcher de fuir ?
— Jean-Philippe Toussaint, la Réticence