M. le président de la Chambre. — La parole est à monsieur le président du Conseil de la République.

M. le président du Conseil de la République. — Il faut faire quelque chose. Il le faut. Il faut que quelque chose se fasse, il faut que quelque chose soit fait. Il ne faut pas qu’il soit dit que nous n’aurons pas fait quelque chose. Il faut faire plus et mieux qu’il ne fut jamais fait. Et d’ailleurs, ce fameux quelque chose, nous allons le faire. Nous en avons déjà l’idée. Quelque chose, en l’occurrence, a un nom, et ce nom, c’est la Montagne, la Montagne République, c’est la Montagne R. La République est magnifique — d’ailleurs, vive la République ! —, mais la République est une fille un peu plate, du côté de la capitale. Bah ! nous allons la modifier, la République… nous sommes là pour agir… lui apporter ce que nous pouvons lui apporter : des formes rebondies. La plus belle fille du monde peut bien donner plus que ce qu’elle a, si cette belle fille est la République… la République du dépassement de soi ! Qu’y a-t-il de plus beau que la montagne ? Quoi de plus sain ? Nous allons faire une montagne. Entre nous soit dit, c’est décidé. La séance est levée. (Bruits.) Mais non… je plaisantais, bien sûr ! La séance ne fait évidemment que commencer ! Alors… qu’est-ce que vous en dites de mon idée ? Nous ferons une montagne au grand air. Qui est contre ? Mais non… rassurez-vous… vous n’allez pas voter déjà ! J’ai à peine commencé de vous vanter la Montagne R, et, je vous préviens, je ne serai pas bref, mais intarissable.

— Jacques Jouet, la Montagne R