J’apprends que la ville d’Arras, construite sur d’anciennes carrières, appelle des « boves » les galeries souterraines qui relient les caves. La coïncidence est heureuse. L’architecture minimaliste de ses romans, Bove la construit sur des caves dont le vide détermine tout. Si le texte procède à pas comptés, sans le moindre gaspillage, s’il ne se permet aucun lyrisme, s’il ne se laisse pas entraîner dans des développements généreux, s’il pèse scrupuleusement l’essentiel de sa propre matière, c’est qu’il tient sur ces vides que l’histoire lui a laissés comme sol après en avoir retiré la substance.
— Nicole Caligaris, « À mesure que l’été avançait, le vide se faisait autour des Aftalion », le Matricule des Anges, no 145 (juillet-août 2013).