J’ai bâti la cabane pour elle-même. J’y cherche, quand c’est possible, une atmosphère de vie fruste dont j’ai besoin et qu’en général les habitations ne donnent plus. J’entends, par cette atmosphère, la proximité des éléments, le contact immédiat des flammes, celui du matériau brut et la sensation du dehors, très proche. Air, terre, eau, glace, neige, feu et bois, qui m’ont paru l’essence de ce pays, je les ai voulus d’une proximité augmentée par un habitat exigu. J’ai voulu, immédiatement à portée de la main, de tous côtés, derrière les planches et les nombreuses fenêtres, le monde des animaux et des plantes, qui triomphera de la cabane si on lui en laisse le temps.

Jean-Pierre Issenhuth