Le cœur de la Terre est fait d’un mélange de fer et de nickel. Aujourd’hui encore, la proportion exacte des éléments qui le constituent, son comportement, les effets qu’il a sur le reste de la planète et sur les satellites terrestres demeurent relativement mal connus. On sait que la température du noyau externe se situe à environ quatre mille degrés Celsius, que celui-ci est liquide et non pas épais et visqueux comme du magma, mais d’une consistance qui se rapproche de celle de l’eau. C’est des vagues et des secousses qui l’animent que découle le magnétisme terrestre. Mais ce noyau en cache un autre, dur, celui-là, l’équivalent de l’amande au cœur du fruit, dont la température est plus élevée encore de quelque mille degrés. La Terre est ainsi, à la façon d’un oignon, composée d’un certain nombre de strates plus ou moins épaisses, dont on a postulé l’existence grâce aux instruments de séismologie, qui permettent, en mesurant la vitesse et la force de propagation des ondes à l’intérieure de ces différentes couches, d’en déterminer la densité et la composition.

Ce qui se cache au centre du cœur, nul ne le sait. On a toutefois découvert que sa vitesse de rotation n’est pas exactement la même que la vitesse de rotation de la planète, constatation vertigineuse : le cœur et le corps célestes tournoyant ensemble dans l’espace, dans un même mouvement, mais à un rythme différent.

— Dominique Fortier, les Larmes de saint Laurent