Un jour, en 1950, un de mes amis, Robert Carlier, me dit : « Vous devriez lire le manuscrit d’un écrivain irlandais qui écrit en français. Il s’appelle Samuel Beckett. Six éditeurs l’ont déjà refusé. » Je dirigeais depuis deux ans les Éditions de Minuit. Quelques semaines plus tard, j’aperçus trois manuscrits sur un de nos bureaux : Molloy, Malone meurt, L’Innommable, avec ce nom d’auteur inconnu et d’apparence déjà familière.

— Jérôme Lindon, « Première rencontre », Cahiers de l’Herne, numéro 31 (1976).

+