Je trouve exemplaires les attitudes de Chaissac, Beckett ou Michaux, je m’y réfère comme d’autres aux vies de saints. Chacun d’eux a réussi à retourner la douleur ou l’angoisse de façon à ne pas donner raison à tout ce qui les affectait. C’est ça le sens d’une vie passée à écrire ou à peindre. Ça ne peut être que ça. Je salue l’immense courage des artistes de cette trempe. Beckett ne lâche jamais prise, ne renonce jamais, il n’élude rien mais jamais il n’aura connu l’humiliation.

Éric Chevillard