Je suis toujours devant la porte, je frappe et refrappe, sans violence, il est vrai, et je tends l’oreille, j’écoute si quelqu’un vient tirer le verrou et m’ouvrir. Un verrou comme celui-là, c’est dur à tirer, et on ne se dérange pas volontiers quand on se dit que c’est sans doute un mendiant qui est là dehors à frapper à la porte. Je suis quelqu’un qui écoute et qui attend, rien d’autre, mais comme tel, parfait, car en attendant j’ai appris à rêver.
— Robert Walser, les Enfants Tanner (trad. Jean Launay)